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Le Maroc avance-t-il à deux vitesses ?





En effet, nous vivons dans un pays qui se développe, se modernise et avance mais selon un mécanisme fonctionnant bien évidemment à deux vitesses.

D’abord la modernisation du royaume ne touche qu’un territoire bien restreint qui nous rappelle la division territoriale de l’époque coloniale où le résident général le Maréchal Lyautey avait introduit la notion du Maroc utile et celui non utile.


Une notion qui n’a fait que creuser davantage le fossé entre les franges sociales et même territoriales. Car, en aucun cas, un territoire quelconque ne devrait être privilégié et développé au détriment des autres régions que compte le pays parce que d’un côté il y aurait par ricochet des sentiments de discrimination et d’injustice de la part des populations concernées.

Du coup, le pays devrait se pencher sur la question afin d’éviter toute problématique dans ce sens à l’avenir, 

D’autre côté il y a lieu de souligner que le développement durable ne va pas profiter à toute la population,  que le progrès escompté par l’état ne toucherait  qu’une partie du territoire surtout celui comprenant l’axe Tanger- Casa.

Entre autres les disparités sociales, l’indigence. Analphabétisme et la discrimination …. Demeurent présentes et deviennent de plus en plus grave à pallier au fil du temps et  auront un coût colossal qui serait à mon sens plus ou moins difficile à régler si aucune solution urgente n’est trouvée.

Il est judicieux de noter que le pays est en avance  en matière de modernisation de l’administration publique surtout avec la numérisation des procédures administratives. Au niveau sécuritaire il n' y a rien à reprocher,  le pays dispose des meilleurs services de renseignement au niveau de l’Afrique et même arabe.

La reconnaissance des USA récemment témoigne des efforts et de l’efficacité de nos services de sécurité en la matière grâce à la politique proactive de la DGST consistant à lutter contre le terrorisme le grand phénomène flagrant du siècle en particulier.

Sur le plan diplomatique le pays a retrouvé enfin son chemin et devenu un leader régional de renom. Le grand exploit qui en témoigne est le fait de venir à bout de sa politique de réintégration de l’Union africaine malgré les manœuvres viles de l’Algérie et l’Afrique du Sud qu ont fait mains et pieds pour lui barrer la route afin de l’écarter à siéger au sein de cette institution panafricaine à laquelle il fut le cofondateur en 1961 lors de la conférence de Casablanca sous l’égide de feu Mohamed V.

Or il est anormal que certains dysfonctionnement et problèmes d’ordre éthique, démocratique et de gouvernance institutionnelle viennent ternir  les réalisations et les efforts de développement entamés antérieurement surtout la réforme de la constitution établie en 2011.

Parmi les dysfonctionnements qui font défaut actuellement il y a le déclin du secteur éducatif qui n’arrive pas à sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis des années malgré les budgets énormes qu’il vient d’absorber.

Nous avons un grand danger qui guette la stabilité des jeunes diplômés c’est celui de la contractualisation dans le public puis il y a le système de santé encore qui a cessé de remplir son rôle de service public de base surtout avec la situation lamentable des hôpitaux et la diminution des équipements médicaux et le manque de cadres.

Au niveau des libertés individuelles la situation laisse à désirer on voit qu’il y a une décadence et une régression de plus en plus grave surtout avec l’interdiction des manifestations publiques, l’incarcération des journalistes d’opinion cela peut nuire à l’image du pays à l’extérieur et tous les acquis démocratiques du Maroc seront remis en question à cause de ce genre de dérapages mal calculés.

Le dialogue social reste lui aussi un élément à prendre en compte pour évaluer le degré de démocratie d’un pays quand l’état écarte et néglige les syndicats représentant la masse des classes ouvrières et les fonctionnaires alors tout va à l’envers et les conséquences auront un prix sur la stabilité et le niveau de vie des citoyens.

L’état doit songer à faire en sorte de préserver les équilibres économiques à même titre que  les équilibres sociaux ce qui n’est pas le cas malheureusement, l’État ne fait que prioriser les équilibres macro économiques au détriment du social a travers des projets, de ois de finances obéissant à des normes et visions purement comptables et économiques.

Marouane Bouchikhi 



Mercredi 24 Février 2021


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